Une matière, le papier washi comme incarnation du seuil entre le soi et le hors soi. Une situation, un regard face à une feuille où se projette en lumière le paysage au dehors. Enfin, des formes appelant au recueillement, inspirées du mobilier traditionnel japonais. Jouant d’un effet d’apparition, la lueur intérieure de Indigence révèle les couleurs d’un paysage imperceptible à la lumière du jour.
Les SEUILS explorent les relations sensibles entre l'espace visible devant l'horizon et celui qu'il ôte à la vue. Ils prennent la forme de cadres autoportants en noyer, accueillant deux paysages superposés, délicatement teints sur du papier washi. ils apparaissent et s'évanouissent selon la provenance de la lumière.
Du dedans au dehors, du jour à la nuit, du profane au sacré, de l’environnement au paysage.
Chacun de ces espaces sensibles est un seuil dans lequel je mène une recherche visuelle sur les relations entre espace, lumière et perception. J’étudie en particulier l’aspect sensible et émotionnel de ces liens pour en saisir les ressentis collectifs au sein d’une même culture. Ce sont les sentiments lumineux.
Ce travail de fond mené en photographie se poursuit, dans une démarche anthropologique, par l’étude et la maitrise des matériaux et savoir-faire manipulant la lumière.
Il s’en dégage différentes philosophies comme autant de manières d’inscrire la lumière dans l’espace du quotidien, au service du sensible.
J’aborde ainsi chaque œuvre comme une transposition expressive et fonctionnelle des sentiments lumineux.
Elle se réunissent en collection autour d’un même élément évocateur, qu’il s’agisse du papier washi, du vitrail contemporain ou encore de la nuit artificielle.
A travers des luminaires et objets lumineux, je fais résonner mes pratiques et recherches dans des objets manifestes, capables de transmettre les sentiments de la lumière.