Créé en 2022, Malizenn est né de la rencontre de deux univers: le design et la sellerie nautique. Malizenn veut dire valise en breton, dans cet atelier c’est une multitude de déchets textiles qui constituent la matériautèque. Malizenn cherche à fabriquer un futur aux déchets textiles issus du nautisme. La force de Malizenn est de développer un réseau de professionnels en demande de valorisation de leurs déchets. Entreprise de sellerie dans le nautisme, de prêt à porté pour les professionnels de la mer ou entreprise d’innovation textile de cordage et matelotage en plaisance et course au large, tous sont soucieux de trouver des alternatives à l’incinération de leurs chutes textiles, à défaut de ne pas avoir de filière de recyclage. La matériauthèque est donc composée en grande partie de pvc et acrylique, utilisés à l’origine pour les bâches de protection des bateaux, les tauds d’hivernage et d’ombrage. On trouve aussi, les matières cirés utilisés par les pêcheurs. Et une multitude de type de cordage, avec des tailles très variable, globalement de très petites longueurs.
Matière phare utilisée, symbolique et innovante, le cuir de poisson issu de restaurants et poissonneries locales est aussi utilisé comme ornement sur les objets et accessoires fabriqués à l’atelier, j’aime à le présenter comme l’ornement du futur qui est issu de nos poubelles. Toutes ces matières constituent la ressource première de l’atelier, tous les objets fabriqués sont issus du réemploie.
En tant que designer, le défi relevé a été d’imaginer une collection d’objets textiles, de sacs et d’accessoires utilisant exclusivement ces matières réemployées. Il en découle des designs simples, fonctionnels où le client est mis à contribution et doit apprendre à faire des noeuds pour régler son sac ou le fermer, évitant ainsi la bouclerie neuve en plastique. Les objets sont des pièces uniques car chaque morceaux de tissus sont assemblés uns à uns, reprenant la technique du patchwork. Certains objets sont pensés pouvant avoir une variation de format, s’adaptant ainsi à la forme originale de la chute, afin d’optimiser le maximum de sa surface. Et enfin, les accessoires ornés de cuir de poisson, le sac à dos et le sac seau, reprenne la peau dans son intégralité, ainsi elle ne génère pas de chute supplémentaire et de cette façon nous pouvons même identifier le gabarit du poisson, sa taille et certain arrive même à identifier son espèce. La matière est donc entièrement valorisée et sa source est identifiée. Le sac à dos, 100% en matière réemployée répond complètement à ma contrainte de ne pas acheter de matières neuves pour le développement des nouveaux objets.